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Pollution plastique (suite...)

Mise à jour : 31/05/2023


Entretien avec Nathalie Gontard, chercheuse à l’Inrae

Qu’attendez-vous des négociations à Paris ?
Tout d’abord que les pays développés prennent la pleine mesure de leur niveau de responsabilité dans cette pollution, en réduisant leur consommation de plastique, qui est proportionnelle à leur produit intérieur brut. Ensuite, que l’on cesse de raisonner seulement en termes de bilan carbone, mais que l’on reconnaisse aussi la notion d’empreinte plastique dans le combat pour la préservation de la planète...

La pollution plastique se limite-t-elle à une question de gestion des déchets ? Elle est souvent perçue uniquement comme un problème de déchets... (les plastiques) ne peuvent réintégrer aucun des grands cycles biogéochimiques qui stabilisent notre écosystème. Tous les plastiques, qu’ils soient à usage unique ou pas, contribuent à faire grossir ce réservoir de micro et nanoplastiques...
Les Etats et les industriels ont jusqu’ici surtout investi sur le recyclage… Le recyclage du plastique est une illusion. Il ne peut réduire la pollution plastique que s’il permet de régénérer à l’identique et en théorie à l’infini l’objet en plastique. Or aujourd’hui, nous ne savons recycler à peu près correctement que les bouteilles en PET [polyéthylène téréphtalate], qui représentent moins de 1 % des plastiques que nous utilisons. Tout le reste n’est que « décyclage », c’est-à-dire que l’on ne ferme pas la boucle, on ne fait pas disparaître le déchet, mais on le stocke sous la forme d’un autre objet : un vêtement, un cintre, un pot de fleurs ou un matériau de construction, qui un jour ou l’autre deviendra un déchet et continuera à se dégrader en micro et nanoparticules.
Les pays qui recyclent le plus ont-ils réduit leur production de plastique ? Non, c’est le signe le plus évident de l’inefficacité de ce que beaucoup s’entêtent à appeler recyclage.
Lire l'article complet (Le Monde - 31/05/2023)

















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